La foule en délire alors présente nous parle avec émotion de la première des Lectures Saintes, celle des Confessions de Saint Augustin, à Sainte-Clotilde.
Ma première pensée a été: Oh min Gud, je vais regarder plus d’une heure de chants religieux bizarres?
Je ne suis pas croyante, je viens de Suède, je me débrouille plutôt pas mal en français, bien sûr, mais une traduction en français du dix-septième siècle? Come on! C’est avoir les yeux plus gros que le ventre, sans doute?
Pendant les 15 premières minutes d'adaptation à cette chose étrange, j'ai essayé, de me concentrer sur la compréhension des mots, mais après un certain temps cela me faisait presque mal aux oreilles, et j'ai décidé d'arrêter d'essayer de comprendre et de plutôt me laisser porter émotionnellement. Ce qui a beaucoup aidé:
Ce n'est pas toujours ce qui est dit qui est important, mais ce que cela donne à ressentir. Avec des gestes tirés des tableaux baroques, une voix qui fait vibrer les murs (et au moins a fait tomber une bougie du grand chandelier qui éclairait seul la chapelle), avec une passion comme s'il était possédé par Saint Agustin lui-même, avec une gravité et une profondeur dans chaque mouvement, une parole et un souffle formidables, Charles a livré une performance qui m'a même donné la chair de poule. Je me suis retrouvée, à un moment donné, à presqu’oublier où j'étais, comme si j'avais été transportée à l’époque baroque.
Donc, je conclurai en disant que la meilleure chose que j'ai fait a été de me laisser entraîner par la musique et la gestuelle de cette présentation en déclamation baroque, plutôt que d'essayer d’en comprendre le sens, ce qui a fait que j’en ai été touchée profondément.
Donc, je conclurai en disant que la meilleure chose que j'ai fait a été de me laisser entraîner par la musique et la gestuelle de cette présentation en déclamation baroque, plutôt que d'essayer d’en comprendre le sens, ce qui a fait que j’en ai été touchée profondément.
Je ne crois toujours pas en Dieu, mais je tiens absolument à passer une heure à nouveau à écouter de la déclamation baroque (à condition que ce soit par Herr Di Meglio, bien sûr !).
Freya Hall, Viking téméraire.
C'est la première idée qui m'est venue à l'esprit en quittant le lieu du spectacle:
Cela me semblait impossible après ses lumineuses déclarations.
Impossible de décrire l'état — quasi mystique — où il nous a laissés...
Je ne pourrais même pas vous parler de l'intérieur de la chapelle, à peine vous dire qu'elle m'a semblé de style néo-gothique fin dix-neuvième.
Pourvu que Charles ne me demande pas d'écrire mon ressenti sur son blog!
Je ne pourrais même pas vous parler de l'intérieur de la chapelle, à peine vous dire qu'elle m'a semblé de style néo-gothique fin dix-neuvième.
Tout le reste m'a échappé. Le public aussi s'était effacé de ma mémoire.
J'écrirai pourtant quelques lignes. Pour Charles, parce qu'il m'est précieux.
J'écrirai pourtant quelques lignes. Pour Charles, parce qu'il m'est précieux.
Et que j'ai bien envie de lui faire ce plaisir.
Donc le voici qui apparaît.
Grincement de porte. Silhouette sombre.
Ses pas sont si furtifs. Les gestes de ses mains si délicats.
De lui, se dégagent à la fois une fragilité et une autorité certaine.
Il est là devant nous, Charles? Sans doute…
Mais je ne sais plus. Son regard est si sombre et profond, comme dévoré par quelque chose d'extérieur à sa personne…
Sa voix n'est plus celle que je connais. Je le sens habité par un mystère, une élévation, une spiritualité.
C'est une étrange sensation. Je n'ose presque pas le regarder tant son personnage m'impressionne.
Je suis intimidée, troublée par cet homme qui est là devant moi.
Sa voix transfigurée n'est plus la sienne.
C'est la voix de Saint Augustin, telle qu'on l'imagine, qui s'enfle et s'élève.
Tout à coup nous sommes transportés des siècles en arrière, à l'époque du père de l'Eglise.
Sa parole emplit la chapelle, lui redonnent pleinement sa fonction sacrée.
L'audience, suspendue à ses lèvres, est silencieuse, frappée au cœur par ce flot rugueux d'une parole baroque qui loue sublimement Dieu.
Mais voilà que le prêche s'achève, que la foule se disperse à regret.
Je m'en vais, moi aussi — sans aller vers lui comme je le fais d'habitude, trop émue, trop respectueuse pour risquer de briser le charme et le divin mystère qui plane encore sur la chapelle.
Agathe Le Bail, amie fidèle.
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