la Compagnie

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Wednesday, January 18, 2012

Die Stille nach Leonhardt.

Oui, comme beaucoup d'autres dans le monde du baroque, nous allons y aller de notre petit hommage à Gustav Leonhardt, disparu lundi.
Non pas pour faire comme tout le monde, mais parce que, quelque part, on lui doit beaucoup, à la Compagnie. Pas directement, non — je n'ai jamais osé l'approcher lorsque je le croisai, préférant garder l'image d'un homme silencieux en dehors de sa musique —, mais sans lui, il est fort probable que nous eussions pris une autre direction.
Car c'est à travers lui, et son enregistrement de la Matthäus-Paßion, que j'ai découvert Bach, et le baroque. 
Ma première écoute, je me rappelle, un soir parisien enneigé, peu après Noël, a sans doute eu le même effet sur moi que sur Paul Claudel les vèpres de Notre-Dame du 25 décembre 1886.
De tous les autres enregistrements que j'ai entendus depuis de la même œuvre, aucun n'a pu produire le même effet irréel, transcendant — et, quand je l'écoute à nouveau, j'en ai toujours la gorge nouée d'émotion, comme si je le découvrais pour la première fois, dès les premières notes du grand chœur d'ouverture.
Et c'est cette écoute bouleversante qui m'a ensuite conduit à certains choix de mise en scène pour Phèdre et Hippolyte, et tout le tournant résolument baroque qu'a pris la Compagnie depuis, mon exploration de la musique, du théâtre de l'époque, de ses pratiques et codes. 
C'est lui qui me fit découvrir Froberger, en concert, plus tard, et son Tombeau pour Monsieur de Blancrocher que nous utiliserions dans nos Avantures d'Ulisse.
Et, tandis que nous répétions pour nos spectacles suivants, To.The.Onlie.Begetter. et alli, toujours restait-il présent dans nos esprits, par sa façon unique d'appréhender la musique, de la traduire, de la véhiculer. La musique instrumentale, mais aussi celle des textes.
J'ai eu la chance de suivre certaines de ses répétitions avec orchestre, à la Cité de la musique, fasciné, de voir plusieurs de ses récitals de clavecins — sinon le dernier, et heureusement sans doute, car je ne garderai pas une image fatiguée de lui —, toujours submergé par une émotion immense.
Mais trouver des mots pour décrire ce qui ne le peut être serait finalement le réduire, et ses enregistrements, leur fine précision d'orfèvre le feront bien mieux que moi. 
Charles.









Thursday, January 12, 2012

— — at last! (bis repetita)

Ce que nous attendions tous depuis bien trop longtemps déjà, c'est-à-dire le DVD de Lord Arthur Savile's Crime, un film muet en anglais de Charles Di Meglio d'après Oscar Wilde, avec, entre autres, du champagne, de vieilles femmes, des gens tous nus, Thomas Lajudie, de vieux dégueulasses, de l'opium, de l'amour, Giulia Dussollier, un peu de sexe, le Times, Venise, Arthur Perier, des masques, une gondole, Christine Narovitch, des machines-à-gros-plan, des effets visuels très-spéciaux, du noir et du blanc, des majordomes,  sort aujourd'hui, dans un digipack formidable.


Au programme — en plus du film présenté avec une bande originale de l'Ebo, interprétée par les violes de gambe de Marie-Suzanne de Loye et Mélusine de Pas — quelques suppléments plutôt exaltants, que nous vous avons patiemment concoctés avec le monteur du film, Quentin Dany:

— une interview du metteur en scène,
— des extraits des storyboards originaux,
— une bobine d'actualités réalisée par Pierre Dupont sur la projection en avant-première du film,
— la bande-annonce d'ycelui.

Il est vivement conseillé par nos égéries, Mesdames Michu et Pustule, de vous hâter de contacter la Compagnie pour commander votre exemplaire exemplaire.