Le silence était moins sur l’écran que dans la salle: ce film muet en anglais était superbement accompagné par une musique merveilleusement en phase avec l’image, sortant des violes mélancoliques de Marie-Suzanne de Loye et de Mélusine de Pas, quoiqu’elle vînt d’une époque lointaine qui ne connaissait pas les salles obscures. Les instruments baroques se marièrent parfaitement avec l’esthétique rigoureuse, jamais expressionniste, et forte de ces tableaux. Tantôt en eaux-fortes, tantôt en médaillons-camées, Charles Di Meglio nous invite dans sa nouvelle production à revisiter le cinéma muet, et par là toute la puissance du cinéma lui-même. D’où le silence ébahi de la salle, captivée par cette vision inouïe.
Et de toutes les lectures de l’œuvre bien connue d’Oscar Wilde, celle-ci, empreinte de non-dits, d’allusions, de citations discrètes adressées aux connaisseurs du célèbre dandy et d’improvisations audacieuses, est certainement la plus fidèle tout en étant la moins contraignante pour le spectateur.
Quel cadre plus approprié que celui de La Pagode, en cette merveilleuse journée d’un automne ensoleillé propice à ces après-midi qui n’ont jamais de fin ?
Jean-François Di Meglio, The important Man at the Funeral.
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