Une relâche exceptionnelle de son très-beau spectacle L'Innomé, donné tous les mercredis en même temps que notre Elizabeth R. au Théo Théâtre, a permis à Lennie Coindeaux d'assister à une représentation qu'il nous évoque.
Il m'a fallu un temps, somme toute très court, le temps d'une lumière plus scintillante, pour complètement rentrer dedans. En toute honnêteté, j'étais absolument ignorant de l'Histoire d'Angleterre et donc de cette reine. Il m'était difficile de situer historiquement les faits, les noms. Mais ce n'était pas un frein.
J'ai surtout compris cette femme, cette reine, ce coeur. Il y a eu des moments très forts qui m'ont vraiment marqués, comme lorsqu'elle dit Je sais que je n'ai le corps que d'une chétive et faible femme, mais j'ai le coeur et l'estomac d'un roi .
Tout ce passage quand Christine Narovitch (Elizabeth) parle à sa cour est sublime. Avec une force, une puissance. Et alors ce que j'adore c'est lorsqu'on voit les instants où le masque tombe, et l'on aperçoit chez elle une mimique, un rictus, un sourire, un roulement d'yeux... toujours fulgurants.
Mais c'était là: je l'ai vu, je l'ai saisi dans son instant de fragilité, de femme et non plus de reine. Christine m'a vraiment impressionné, tant elle se transforme sur scene. Cette robe bien sûr, cette coiffe, cette façon de se tenir, lui confèrent une force, un ancrage dans la terre, tel un chêne indéracinable. Le coeur d'un roi....
Indéniablement les bougies apportent ce qu'aucune lumière artificielle de projecteur ne pourrait apporter. Ne serait-ce que l'odeur quand on entre dans la salle: cette odeur nous prend avec elle, nous invite à nous asseoir et à voyager.
Toi aussi Charles, tu es toujours très surprenant.
Toi aussi tu mutes... au sens littéral du mot, je te vois complètement changer, autrement, prendre une autre dimension. C'est drôle, il y a dans ton regard un mystère, une passion ardente, accompagnée d'une naïveté, d'une pureté qui surgit parfois au milieu de ce feu, qui pourrait être une obsession...
Et cet instrument arrive... et là j'ai voyagé dans bien des pays, je me suis retrouvé en Espagne, au Proche-Orient. La musique voyage elle aussi, elle se charge de ses rencontres ethniques.
Il est évident que j'ai encore plein de choses à dire, mais la parole reste vivante, plutôt que les touches d'une tablette. Place donc à la Parole.
Lennie Coindeaux.
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