L'après-midi du dimanche 24 novembre, Charles nous ouvre les studios parisiens de la Compagnie pour une première répétition publique du spectacle qu'il va donner en février, et qu'il travaille depuis plusieurs mois déjà.
Un tabouret, un pupitre et un luth voguant
sur un tapis comme sur un radeau. C'est ainsi que m'est apparu le cadre dans
lequel Charles s'est installé pour nous donner cette lecture des Sonnets de Shakespeare.
Un petit programme nous avait été distribué
avec un titre en anglais que je ne comprenais pas To.The.Onlie.Begetter. et
qui veut dire Au seul dédicataire, qui est le titre énigmatique du
spectacle, faisant référence à la mystérieuse dédicace qui ouvre le recueil
des poëmes.
Bon, il prend Willie son luth et en avant
la musique!
Puis le premier sonnet en anglais avec
diction et gestuelle baroque, très beau. Suit un poëme en français, en diction
actuelle et avec des gestes esquissés, très beau.
Puis se sont succédés morceaux de luth,
parfois un peu longs (car la musique de cette époque me semble peu variée), et
sonnets en français parfois dits d'une voix peu audible mais bien articulés.
Il y a un fil qui nous conduit aimablement,
pas toujours assez tendu pour le moment mais ce n'est que question d'ajustement.Vers
la fin deux autres poèmes en anglais nous ravissent.
A deux mois du spectacle, ce que j'ai vu et
entendu est parfaitement convaincant bien que demandant encore des ajustements
quant à la vocalisation du français, la longueur des morceaux de luth et les
intervalles entre les sonnets lorsqu'il n'y a pas de musique.
Il est aisé d'imaginer l'atmosphère
poëtique qui se dégagera de ce spectacle avec bougies, costume de scène et la
navigation entre anglais et français, entre musique et parole.
Christine, œil fidèle.